Le passage frontalier de Zouj Beghal a été rouvert ce mardi 9 septembre ! En pleine crise diplomatique entre le Maroc et l’Algérie, les autorités marocaines ont extradé vers l’Algérie 12 personnes.
Une réouverture du passage frontalier de Zouj Beghal ou Afid Lotfi, selon où on se place des deux côtés de la frontière est finalement possible. Mais, pour l’extradition de recherchés par la justice algérienne seulement. Il s’agit de onze ressortissants algériens et un Mauritanien, poursuivies par la justice algérienne pour trafic de stupéfiants, a indiqué mardi un responsable marocain.
Leur remise lundi au voisin algérien a eu lieu via le passage frontalier de Zouj Beghal, dit passage Akid Lotfi côté algérien près de la ville d’Oujda (nord-est du Maroc), exceptionnellement ouvert pour l’occasion. La frontière est fermée depuis 1994 entre les deux frères ennemis du Maghreb.
Les 12 personnes extradées faisaient l’objet de mandats d’arrêt internationaux émanant d’Alger dans le cadre d’affaires de trafic international de drogue, a précisé le responsable marocain.
Détenues au Maroc, elles ont été remises aux autorités algériennes après une décision de la Cour de cassation de Rabat, suivant la procédure judiciaire habituelle.
Coopération sécuritaire !
« Nous avons fait des efforts pour accélérer l’extradition et la coordination avec les autorités algériennes en vertu des accords de coopération judiciaire que le Maroc demeure engagé à respecter », a déclaré à l’AFP le responsable marocain.
Alors que rien ne vas plus entre les deux voisins, il semble que la coopération sécuritaire a pris le dessus cette fois. Cette extradition a lieu dans un contexte de fortes tensions entre l’Algérie et le Maroc, ayant culminé avec la rupture par Alger de ses relations diplomatiques avec son voisin, fin août.
Alger a accusé Rabat d’avoir causé la mort la semaine dernière de trois camionneurs algériens dans un bombardement au Sahara occidental –territoire disputé entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par l’Algérie.
Rabat n’a pas officiellement réagi à ces accusations.
Sahara et « Zouj Beghal »
Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a simplement rappelé que le Maroc était « attaché au respect des principes de bon voisinage avec tout le monde ».
Dans son discours prononcé à l’occasion du 46e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a souhaité aux peuples du Maghreb « l’unité et le progrès ».
Le Souverain a évité complètement de répondre au régime algérien.
« C’est une occasion pour nous adresser aux cinq peuples du Maghreb » pour leur souhaiter « Nos voeux les plus sincères d’unité et de stabilité, de progrès et de prospérité », a-t-il affirmé.
Les relations entre les deux pays passent par une des plus mauvaises conjonctures de leur histoire.
Alors que les relations entre les deux pays avaient tendance à prendre des tournures de tensions à chaque octobre –mois durant lequel a lieu la bataille au Conseil de sécurité à propos de la question du Sahara–, cette année la tension est montée d’un cran après le changement de deux donnes essentielles. Primo, la reconnaissance étasunienne de la marocanité du Sahara et de la souveraineté de Rabat sur le Sahara et deuxio la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies considérée en faveur de Rabat.
Qualifiée de positive par le Maroc, la résolution onusienne 2602 a consacré la prééminence du projet d’autonomie proposé par le Maroc pour résoudre le conflit du Sahara.
Les choses sont ainsi, les deux peuples réclament incessamment une réouverture du passage frontalier de Zouj Bgheghal.