Les quatre normalisateurs arabes des accords d’Abraham ont dénoncé les agissements de l’Etat hébreu au quartier Cheikh Jarrah à Al Qods-Est, où des familles palestiniennes sont menacées d’éviction de leurs maisons au profit de colons.
Les quatre arabes ayant ayant récemment normalisé leurs relations avec l’entité sioniste, se sont accordé à dénoncer les agissements de l’Etat hébreu qui cherche coûte que coûte à déloger des familles palestiniennes d’un des plus anciens quartier musulman d’Al Qods, Cheikh Jarrah.
Ce quartier est théâtre de violations des droits humains par la police israélienne depuis des jours. Celle-ci entre dans des d’affrontements entre Palestiniens faisant des centaines de blessés palestiniens ce weekend à Jérusalem-Est.
Les heurts depuis plusieurs soirs sur l’esplanade des Mosquées Al Aqsa entre policiers israéliens et fidèles palestiniens sont les plus importants depuis 2017, quand Israël avait décidé de placer des détecteurs de métaux à l’entrée du site, avant d’y renoncer après la résistance des Maqdissis.
Des Palestiniens protestent depuis plusieurs jours contre la possible éviction de familles palestiniennes de leurs maisons à Jérusalem-Est –secteur de la ville occupé et annexé par Israël depuis 1967– au profit de colons israéliens.
Les normalisateurs arabes se rachètent
Des réactions critiquant Israël ont afflué du Soudan, du Maroc, des Emirats arabes unis et de Bahreïn, qui ont annoncé en 2020 la normalisation de leurs relations avec l’Etat hébreu. L’Algérie, soutien inconditionnel de la cause palestinienne, a également marqué son mécontentement.
Khartoum a qualifié les mesures prises contre les Palestiniens à Jérusalem de « répression » et d' »action coercitive », dans un communiqué samedi soir du ministère soudanais des Affaires étrangères.
Le Soudan a exhorté le gouvernement israélien à « s’abstenir de prendre des mesures unilatérales diminuant les chances d’une reprise des négociations de paix ».
Les Emirats et Bahreïn ont condamné la descente des forces de sécurité israéliennes vendredi dans la mosquée Al-Aqsa, et la répression à l’encontre de fidèles qui cherchaient à en sortir.
Manama a de son côté exhorté le gouvernement israélien à « arrêter ces provocations contre les habitants de Jérusalem ».
L’Algérie se démarque
L’Algérie a condamné dimanche les « attaques racistes et extrémistes enregistrées dans la ville occupée d’Al-Qods (Jérusalem en arabe, NDLR) contre des civils palestiniens et leur privation de liberté de culte dans la mosquée Al-Aqsa ».
Dans un communiqué des Affaires étrangères, Alger « appelle la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité de l’ONU, à agir de toute urgence pour assurer la protection nécessaire au peuple palestinien et à ses lieux sacrés et à mettre fin à ces actes criminels et à la politique d’occupation israélienne des territoires palestiniens ».
Le voisin marocain a par ailleurs indiqué dimanche suivre avec une « profonde inquiétude » les violences, ajoutant que le roi Mohammed VI considérait « ces violations comme inadmissibles et alimentant les tensions ».
L’annexion et l’occupation de Jérusalem-Est depuis 1967 sont contraires au droit international, tout comme l’occupation de la Cisjordanie.
Manifestations à Amman
Le roi Abdallah II de Jordanie, pays qui a normalisé ses relations avec l’Etat sioniste depuis des lustres, n’était pas en reste. Il a condamné dimanche « l’escalade » des violences à Jérusalem tandis que des centaines de manifestants à Amman réclamaient la fermeture de l’ambassade d’Israël et l’expulsion de son ambassadeur.
Par ailleurs, le Secrétariat général de la Ligue des États arabes a annoncé, dimanche, la tenue d’une session d’urgence du Conseil de la Ligue des États arabes au niveau des ministres des Affaires étrangères mardi prochain, à la demande de l’État de Palestine au regard de l’évolution de la situation à Al-Qods occupée.
Dans un communiqué, la Ligue arabe a relevé que cette réunion qui se tiendra par vidéoconférence, portera sur les attaques israéliennes à Al-Qods occupée et les lieux saints islamiques et chrétiens, en particulier la Mosquée Al-Aqsa.
Sur le menu de cette réunion se trouve également l’attaque contre les fidèles musulmans et les plans de saisie des maisons des Maqdessis, notamment dans le quartier de Cheikh Jarrah, pour tenter de vider la ville sainte de ses habitants et de déplacer sa population.