Trois migrants marocains sont morts de faim et de soif, après que leur embarcation ait dérivé sur la route des îles Canaries. Ils ont été retrouvés dans l’île de São Nicolau, au Cap-Vert.
Les corps de trois migrants marocains ont été retrouvés, samedi 30 octobre à l’île de São Nicolau, au Cap-Vert, quand le courant aurait poussé leur embarcation à terre à l’archipel se situant au large des côtes du Sénégal.
Alors qu’ils voulaient rejoindre les îles Canaries, des migrants marocains issus de la ville marocaine de Bejaâd auraient péri de soif et de faim.
Leur bateau de fortune se dirigeait vers les îles Canaries avant de dériver en pleine mer. Après plusieurs jours de navigation à vue, ils se sont retrouvés sans réserve d’eau et de nourriture pendant plusieurs semaines.
Ces migrants, qui feraient partie d’un groupe de 30 migrants issus de Bejaâd ayant choisi une plage de Dakhla au sud du Maroc pour migrer vers les îles Canaries espagnoles, selon des sources peu concordantes, ont été retrouvés samedi dernier dans une plage de la ville Ribeira Brava de l’ile São Nicolau au Cap-Vert.
Les migrants marocains auraient succombé de déshydratation sévère
Selon des documents retrouvés dans le bateau, il s’agissait de Marocains âgés de 19 à 48 ans – qui seraient morts de « déshydratation sévère et de faim », selon le site capverdien ASemana.
Dans des déclarations à la Radiotélévision capverdienne, le délégué sanitaire de Ribeira Brava, Orlando Delgado, a précisé que l’alerte a été donnée par un habitant, et les autorités policières ont immédiatement appelé les autorités sanitaires.
« On nous a appelés dans la matinée (…), sur place nous sommes tombés sur un navire avec trois corps masculins sans vie, déjà dans un état de décomposition élevé », a-t-il déclaré.
Précisant qu’il s’agit de Marocains âgés de 19 à 48 ans, il a souligné « la déshydratation sévère et la faim comme causes probables de décès pour les occupants du navire ».
La même source a indiqué la protection civile de la municipalité a dans un souci de protection de la santé publique, a immédiatement enterré les migrants marocains au cimetière de Tabuga dans la ville de Ribeira Brava.
Ces trois migrants marocains font partie des milliers de migrants africains qui optent pour la route des Canaries pour rejoindre l’ « Eldorado » européen. Le nombre des arrivées de migrants aux Canaries a doublé au cours des neuf premiers mois de 2021.
785 morts sur la route des Canaries
Entre le 1er janvier et le 14 septembre, plus de 11 000 migrants ont accosté sur les côtes de l’archipel espagnol, selon les autorités locales. Selon ces dernières, le nombre de morts serait de 785.
Le 18 août dernier, un communiqué du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) annonçait 47 personnes sont mortes de faim et de soif, après que leur embarcation ait dérivé sur cette route.
La même source avait précisé que l’embarcation avait pris le large le 3 août depuis les côtes atlantiques du Maroc, avec 54 personnes à bord, dont 3 enfants, avant que les migrants ne se retrouvent sans réserve d’eau et de nourriture pendant environ deux semaines.
Le 16 août, les garde-côtes mauritaniens avaient repéré le bateau dérivant, avec 7 survivants à bord, alors que 47 personnes avaient déjà péri.
Les deux organisations onusiennes avaient rappelé que 40 personnes avaient péri sur la même route migratoire 10 jours auparavant et que les décès ne cessent d’augmenter au regard du nombre de plus en plus important d’embarcations en direction des îles Canaries.
On dénombre 350 personnes décédées ou disparues depuis janvier dernier, alors que plus de 8 000 réfugiés et migrants sont arrivés en Espagne à travers cet itinéraire maritime, soulignait le communiqué.