La justice espagnole a décidé de poursuivre Brahim Ghali. Le juge d’instruction du Tribunal national de Madrid, Santiago Pedraz Gómez, a ordonné l’audition du chef du Polisario, rapporte le site espagnol Estrecho News.
Après les pressions du Maroc sur l’Espagne suite à l’accueil de Brahim Ghali, sous une fausse identité, et le coup de gueule du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, la justice espagnole a décidé de convoquer Brahim Ghali, rapporte le site espagnol Estrecho News.
Pour l’heure le royaume «n’a pas encore reçu de réponse satisfaisante et convaincante» de la part du gouvernement espagnol aux interrogations émises par son département dans son communiqué du 26 avril, a confié le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita dans une interview accordée à l’agence EFE.
Après un long silence, la justice espagnole a décidé d’auditionner Brahim Ghali.
En effet, le juge d’instruction du Tribunal national de Madrid, Santiago Pedraz Gómez, a émis l’ordre d’auditionner le Chef du Polisario, Brahim Ghali et ses copains le 5 mai 2021 en réponse à une plainte déposée par un ancien membre du Polisario, naturalisé espagnol, qui s’appelle El Fadel Breika.
Celui-ci accuse le chef du Polisario d’enlèvement, de détention arbitraire et de torture. Le mandat du juge de Madrid a été rendu avant l’arrivée de Ghali en Espagne. Plus exactement, le 22 avril dernier, selon un document relayé par le site d’information marocain Assahifa. L’avocat de la victime a déjà informé le tribunal de l’endroit où il se trouvait Ghali, indique la même source.
Vivant à présent en Espagne et disposant de la nationalité espagnole, le dissident sahraoui El Fadel Breika a été enlevé, arrêté et torturé pendant des mois et sans procès avant sa libération le 10 novembre 2019.
D’après Estrecho News, le juge a demandé également l’audition de Sid Ahmed El Batal, un haut responsable militaire du Polisario ainsi que Bachir Mustapha Sayed qui devrait être auditionné le 7 mai.
Rappelons que Brahim Ghali, qui aurait été touché dans une frappe de drone marocaine, a été convoqué par le juge n°5 du tribunal national de Madrid en novembre 2016, mais il ne s’y est pas présenté suite à la plainte déposée en 2008 par l’Association sahraouie des droits de l’Homme.
Ce rebondissement intervient au lendemain de l’interview accordée par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l’agence EFE.
Il a fustigé l’atermoiement de la justice espagnole et le fait que les requêtes des victimes de Brahim Ghali et d’autres responsables du Polisario n’aient pas reçu de réponses de la part de la justice ibérique. «Mais où est la justice espagnole dans tout cela. Aucun magistrat n’a jugé utile de répondre à ses demandes. Est-ce cela le rythme de la justice espagnole ?», s’est-il interrogé.