Le quotidien allemand Der Tagesspiegel a confirmé, dans un article publié mardi, le soutien de l’Iran au front séparatiste du Polisario et l’étendue de l’influence et de la menace iranienne en Afrique.
Désormais, le soutien de l’Iran et son bras armé, le Hezbollah au front Polisario est devenu un secret de polichinelle. Dans une analyse de la politique étrangère de l’Allemagne, le journaliste et analyste Stephan-Andreas Casdorff précise que les mollahs cherchent depuis quelques années à gagner en influence à travers des régions instables en Afrique.
« En République centrafricaine, au Cameroun, au Ghana, au Niger et en République démocratique du Congo, il existerait des groupes déjà soutenus par l’Iran et qui feraient campagne contre les intérêts de l’Occident, des Arabes sunnites et d’Israël », a-t-il indiqué en soulignant que « cela est devenu connu apparemment par l’excavation de cellules terroristes en Éthiopie et en Ouganda ».
Dans ce sillage, il précise que « c’est aussi l’objectif recherché par le soutien du front Polisario ».
Tout en indiquant que « Téhéran est actif au Sahara occidental », l’auteur de l’article « Comment ça va avec l’Iran » précise que « le Polisario est désormais considéré comme associé à l’Iran ».
« Elle aurait livré des missiles sol-air. Et il devrait y avoir des camps d’entraînement avec le Hezbollah en Algérie pour former les soldats du Polisario », soutient-il dans ce sens.
Pour lui, « c’est le défi majeure » qui s’impose à la politique étrangère de Berlion. « La stratégie de Téhéran est expansive. Le cas du Sahara occidental n’est qu’une indication supplémentaire pour la communauté internationale – également pour la reprise des négociations sur l’accord nucléaire », ajoute M. Casdorff.
L’éternel conflit Maroc-Iran
Il est à noter dans ce sillage que le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait en mai dernier fustigé l’aide de l’Iran au front séparatiste.
Dans une visioconférence avec le lobby American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), Nasser Bourita a mis en exergue les manigances du polisario, aidé par l’Iran, contre l’intégrité territoriale du royaume.
Dans son entretien, avec la présidente de l’AIPAC, Betsy Berns Korn, M. Bourita a mis le doigt sur la menace de la politique de déstabilisation de l’Iran via le soutien des séparatistes du Polisario.
«Ce pays a non seulement fourni des armes au Polisario mais il a également dispensé des formations militaires à ces milices pour procéder à des attaques contre notre intégrité territoriale dans le dessein de déstabiliser toute la région», avait-il soulevé.
Pour le Maroc, il n’y a pas de doute que l’Iran a mandaté le Hezbollah libanais afin d’entraîner les combattants séparatistes dans des camps établis sur le territoire algérien.
Rappelons qu’entre Rabat et Téhéran, les relations sont très tendues depuis la révolution iranienne de 1979 et l’accueil réservé par Feu Hassan II au shah renversé Mohammad Reza Pahlavi.
Le Maroc n’a, cependant, pas que ce problème avec les mollahs, mais aussi celui en relation avec les actions de l’Iran dans le dessein de propager le chiisme en Afrique et auprès des communautés d’origines maghrébines en Europe.