Sahara : le Conseil de sécurité appelle « les parties » à reprendre les négociations

Sahara : le Conseil de sécurité appelle "les parties" à reprendre les négociations

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé vendredi « les parties » au conflit du Sahara à reprendre les négociations « sans pré-conditions et de bonne foi », en votant une résolution prolongeant d’un an la mission Minurso dans la région.

Le Conseil de sécurité des Nations-Unies a décidé, vendredi, de proroger pour une année le mandat de la MINURSO, tout en consacrant, une fois de plus, la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie pour résoudre le conflit artificiel autour du Sahara marocain.

Le Conseil de sécurité « décide de proroger le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2022 », lit-on dans le texte de la résolution présentée par les Etats-Unis.

Dans ce texte, l’instance exécutive des Nations-Unies a consacré, encore une fois, la prééminence de l’initiative d’autonomie, présentée par le Maroc le 11 avril 2007, en se félicitant des efforts « sérieux et crédibles » du Royaume, reflétés dans la proposition marocaine.

Ce texte, rédigé par les Etats-Unis, a été approuvé avec les abstentions de la Russie et de la Tunisie.

Vers la reprise des tables rondes

Les négociations sont à reprendre, sous l’égide du nouvel émissaire de l’ONU, l’Italien Staffan de Mistura, « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » dans la perspective d’une « auto-détermination du peuple du Sahara occidental », précise le texte.

Selon des diplomates, cette mention, qui figure à deux reprises et à peu de distance dans la résolution, a été ajoutée par les Etats-Unis à la fin de négociations ardues afin d’amadouer la Russie, très critique à l’égard du langage initial sur le processus politique qui insistait sur la proposition marocaine d’autonomie comme aboutissement du processus.

La résolution, par ailleurs, « réaffirme la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus avec la Minurso liés au cessez-le-feu et appelle les parties (…) à s’abstenir de toute action qui pourrait saper les négociations menées par l’ONU ou déstabiliser davantage la situation au Sahara ».

De Mistura doit relancer la médiation au Sahara

Depuis un an, la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara), dirigée depuis peu par un Russe, éprouve de multiples difficultés à remplir son mandat d’observation en raison d’entraves posées par les deux parties.

L’Algérie, qui a rompu fin août ses relations diplomatiques avec le Maroc, a récemment appelé au retrait des forces marocaines déployées fin 2020 dans la zone de Guerguerat en prétextant qu’elle fait partie de la zone tampon au Sahara.

Le Conseil de sécurité ne s’est pas prononcé dans sa résolution sur la requête algérienne. Ce qui sous-tend

Alger a aussi marqué sa vive opposition à une reprise de négociations sous forme de tables rondes organisées en Suisse.

La dernière de ces tables rondes, réunissant le Maroc, les séparatistes sahraouis du Front Polisario, ainsi que l’Algérie et la Mauritanie en tant que parties prenantes et observateurs, s’était tenue au printemps 2019, peu avant que l’émissaire de l’époque, l’Allemand Horst Köhler, ne démissionne face à l’absence de percée.

Staffan de Mistura doit relancer la médiation onusienne à compter du 1er novembre.

Le Sahara marocain est au centre d’un conflit qui oppose le Maroc depuis des décennies au Front Polisario, soutenu par Alger.

Rabat, qui contrôle plus de 80% de ce territoire désertique propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario réclame pour sa part le référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU qui avait été prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le feu mais jamais concrétisé.