La société américaine Boston Scientific a accepté mardi de verser 189 millions de dollars pour solder des poursuites l’accusant d’avoir induit ses clientes en erreur quant à la sécurité et l’efficacité de ses prothèses vaginales.
« Une enquête menée par plusieurs États américains a révélé que l’entreprise avait enfreint les lois de protection des consommateurs en présentant des informations déformées sur la sécurité et l’efficacité des prothèses et en omettant de divulguer suffisamment les risques associés à leur utilisation », souligne un communiqué de la procureure de l’État de New York, Letitia James.
Au total, 48 États américains accusaient le groupe d’avoir eu recours à des méthodes commerciales trompeuses pour ces implants préconisés en cas de descente d’organes et d’incontinence urinaire.
Ces dispositifs, aussi appelés « mesh », se présentent sous la forme de bandelettes et renforts pelviens implantables par chirurgie. Ils sont au coeur d’une série de procédures en justice aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
Pour des affaires similaires de publicité trompeuse, l’entreprise Johnson & Johnson avait versé 117 millions de dollars en 2019 et la société Becton, Dickinson and Company, 60 millions en 2020.
Les prothèses vaginales à l’origine de complications graves
« Bien que l’utilisation d’une prothèse vaginale comporte un risque de complications graves et ne se soit pas avérée plus efficace que la réparation traditionnelle des tissus vaginaux, des millions de femmes se sont vues implantées ce dispositif et des milliers de femmes auraient en conséquence souffert de complications graves », affirme le communiqué.
Parmi les effets indésirables figurent incontinence, infections, saignements et douleurs chroniques.
Outre les pénalités financières, l’accord annoncé mardi prévoit que l’entreprise modifie ses pratiques commerciales, améliore la formation des soignants et des représentants médicaux et soit plus transparente quand elle fait référence à des essais cliniques.
« Nous estimons que ce règlement, qui ne constitue pas un aveu de faute ou de responsabilité, est dans le meilleur intérêt de la société et de ses actionnaires », a réagi la société dans un message transmis à l’AFP.