Enfin un livre qui appelle à mettre fins aux désaccords des féminismes. « Pour un féminisme universel » (Seuil), de la philosophe Martine Storti, appelle à une universalité qui transcende les différences.
A l’heure où les dissensions montent et où les courants naissent et s’opposent, les clivages entre féminismes seraient-ils en train de devenir structurels ?
Les féminismes seraient-ils, à l’instar des gauches, irréconciliables ?
Enfin un livre qui met en lumière les profondes fractures qui traversent le féminisme. Qui essaye de répondre à ces préoccupations.
La philosophe est ancienne militante du Mouvement de libération des femmes (MLF), analyse dans ce « plaidoyer pour un féminisme réel » les mouvements de lutte contemporains.
A l’heure où des courants sont en train de prendre des positions dichotomiques, Martine Storti a remis sur le tapis un sujet qui fâche : les désaccords entre les féministes.
Certes ces derniers ne sont pas nouveaux, « ne s’agit-il toujours que de désaccords ? », s’interroge journaliste à Libération dans les années 1970.
La possible réconciliation entre les féminismes
L’autrice de Sortir du manichéisme, des roses et du chocolat (Michel de Maule, 2016), appelle à la recherche d’un équilibre à une possible réconciliation.
L’autrice dénonce l’instrumentalisation du féminisme par une mouvance de droite et d’extrême droite dans une perspective identitaire, nationaliste et raciste.
Et fait de même avec ce qu’elle qualifie de pseudo-radicalités qui instruisent le procès d’un « féminisme blanc ».
Martine Storti souligne, dans cette veine, qu’il est « urgent de réaffirmer la valeur de l’émancipation » et « plaider pour un féminisme universel, concret et pluriel ».
L’essayiste a, tout en mettant en garde contre errances et les tentatives de récupération du féminisme, dénoncé la « double occidentalisation » dont serait victime le féminisme actuel.
Dit autrement, celle qui fait de l’égalité femmes-hommes une donnée de l’Occident, et celle qui la rend synonyme d’un néocolonialisme déguisé en libération.
En substance, Martine Storti prône dans son ouvrage un féminisme de la complexité. Bonne lecture.