Après plus de deux semaines en mer, plus de 500 migrants sauvés par le Geo Barents ont commencé mercredi à débarquer en Sicile du navire qui est allé à leur secours, selon l’agence de presse italienne AGI.
Le ministère italien de l’Intérieur a autorisé le Geo Barents, avec 558 migrants rescapés à son bord, à accoster dans le port d’Augusta, a annoncé le navire, qui a été affrété par Médecins sans frontières (MSF), sur son compte Twitter.
Les migrants ont dans un premier temps été testés au Covid-19, tandis que trois personnes ont été transférées à l’hôpital, a indiqué l’AGI.
8 sauvetages du Geo Barents
Parti le 15 décembre, le Geo Barents a réalisé huit sauvetages, selon MSF. Parmi les migrants secourus se trouvaient une femme enceinte de huit mois, plusieurs mineurs non accompagnés ainsi que des « personnes ayant subi des violences sexuelles et des sévices terrifiants », a expliqué l’ONG sur Twitter.
Après les procédures sanitaires et administratives, les migrants seront placés en quarantaine.
Un autre navire, le Sea-Watch 3, affrété par l’ONG allemande Sea-Watch, attend toujours une autorisation pour accoster à son tour. Il compte pour l’heure 440 migrants à son bord.
Poursuites abandonnées contre Carola Rackete
Par ailleurs, la justice italienne a abandonné toutes les poursuites contre la capitaine allemande du navire humanitaire Sea-Watch 3, Carola Rackete, après son arrestation en juin 2019 dans le port de Lampedusa avec 42 migrants à bord au large de la Libye.
« Carola Rackete a agi dans l’accomplissement du devoir de sauvetage prévu par le droit national et international de la mer », a affirmé la juge en charge de l’affaire, Micaela Raimondo, cité par le Corriere della sera, rappelant que l’ancien ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, avait refusé de laisser accoster le navire humanitaire dans le cadre de sa politique des ports fermés.
En mai dernier, la justice italienne avait également rejeté une plainte déposée par le parquet sicilien d’Agrigente à l’encontre de la capitaine. Elle était accusée, dans la même affaire, de « violences contre un navire de guerre » pour avoir tenté une manœuvre dangereuse contre une vedette des douanes italiennes qui voulait l’empêcher d’accéder au port.
Le leader de l’extrême-droite italienne, Matteo Salvini, est accusé de séquestration et d’abus de pouvoir. Il avait interdit en août 2019 le débarquement de 147 migrants secourus en mer par l’ONG Open Arms et refusé pendant six jours de le laisser accoster à Lampedusa.
Plus de 1.839 morts dans la traversée
Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l’ONU estime que plus de 114.500 migrants ont réussi à rejoindre l’Europe depuis le début de l’année, se concentrant en Italie, en Grèce, en Espagne, à Chypre et à Malte.
Le nombre des arrivées par la mer est supérieur à 2020, année pendant laquelle 95.031 arrivées ont été enregistrées, mais reste cependant très éloigné de la pointe de plus d’un million de personnes observée en 2015.
Le HCR estime par ailleurs que 1.839 personnes ont perdu la vie ou ont disparu en tentant la traversée cette année.
Mercredi, à l’occasion de son audience générale hebdomadaire au Vatican, le Pape François a qualifié la crise migratoire de « scandale social de l’humanité ».