La Cour d’appel de Casablanca a porté mercredi en appel à trois ans de prison ferme la peine prononcée contre la militante Saida El Alami, condamnée pour « outrage envers un corps constitué », a déclaré son avocate Me Souad Brahma.
« C’est une décision injuste. Saida El Alami s’est exprimée dans le cadre de sa liberté d’expression, instituée dans la Constitution », a déclaré son avocate Souad Brahma soulignant que la défense prévoit de saisir la Cour de cassation.
Placée en détention depuis le 23 mars, Saida El Alami, considérée comme une « dissidente politique » sur Facebook, postait régulièrement des publications critiques à l’encontre des autorités sur ce réseau.
Elle avait notamment dénoncé des responsables des services de sécurité et la corruption au sein de la justice, selon Amnesty International.
Saida El Alami, 48 ans, était poursuivie pour « outrage envers un corps constitué », « outrage envers des fonctionnaires publics dans l’exercice de leurs fonctions », « atteinte à la justice » et « diffusion de fausses allégations ».
Saida El Alami avait été condamnée le 29 avril à deux ans de prison ferme en première instance assortie d’une amende de 5.000 dirhams.
Membre du collectif « Femmes marocaines contre la détention politique », la militante a affiché son soutien à des journalistes et activistes marocains condamnés par la justice et emprisonnés, comme Omar Radi et Soulaimane Raissouni.
« Trois ans de prison pour l’activiste Saida El Alami… l’hémorragie se poursuit tuant l’espoir d’une ouverture politique », a déploré le père du journaliste Omar Radi, M.Driss Radi dans un poste sur Facebook.
Après l’arrestation de Mme El Alami, Amnesty avait demandé aux autorités marocaines « de mettre fin aux poursuites visant des militant·e·s qui ont critiqué des personnalités publiques, des représentant·e·s ou des institutions de l’État, et de veiller à ce que les citoyen·ne·s soient libres d’exprimer leurs opinions sans craindre de représailles ».

Rappelons que la poursuite de cette militante intervient dans la foulée d’une série de poursuites des journalistes , notamment, celles de Taoufiq Bouachrine, Soulaimane Raissouni, Omar Radi, et aussi des militants comme Noureddine El Ouaj, Chafiq El Hijri et Rabiî Houmazen.