Au lendemain de la publication d’une enquête administrative sur le « partygate » révélant qu’on leur avait manqué de respect, le Premier ministre britannique Boris Johnson a présenté ses excuses, jeudi, aux agents de sécurité et de nettoyage de Downing Street.
Malgré les conclusions sévères pour Boris Johnson du rapport de la haute-fonctionnaire Sue Gray sur les fêtes organisées à Downing Street pendant les confinements, le chef du gouvernement a exclu de démissionner.
S’il a dit assumer « l’entière responsabilité de tout ce qui s’est passé », il estime qu’il est de son devoir de « continuer » son travail.
Dans son rapport, Sue Gray raconte que les équipes de nettoyage de Downing Street devaient éponger le vin rouge renversé, qu’au moins un des fêtards avait vomi et qu’il y avait eu une altercation entre deux personnes lors d’une soirée en juin 2020 marquée par une « consommation excessive d’alcool par certains individus ».
Elle a cité « de multiples exemples de manque de respect et de mauvais traitements » de la part des fêtards envers les agents de nettoyage et de sécurité.
Boris Johnson « s’est excusé auprès d’un certain nombre de membres du personnel hier. Il en a discuté avec d’autres ce matin. Il a été consterné par ce comportement », a déclaré son porte-parole jeudi.
Le règlement à Downing Street a été modifié pour interdire la consommation d’alcool au bureau, à l’exception de réceptions avec des invités extérieurs, a-t-il précisé.
Le « partygate » a sérieusement entamé la crédibilité de Boris Johnson: trois Britanniques sur cinq estiment qu’il doit démissionner, selon un sondage YouGov publié après la publication du rapport.
Boris Johnson a rencontré mercredi soir des députés conservateurs, à qui il a affirmé, selon des médias, qu’un des ses prédécesseurs, Winston Churchill, qui buvait beaucoup, n’aurait pas été en mesure de gagner la Seconde Guerre mondiale si Downing Street avait imposé une interdiction totale de l’alcool à l’époque.
Le « partygate » a poussé 19 députés conservateurs à appeler publiquement à la démission de Boris Johnson, mais la plupart estime que ce n’est pas le moment de changer de dirigeant, en pleine guerre en Ukraine.
Si 54 députés de la majorité se retournent contre lui, Boris Johnson risque de se retrouver visé par une motion de défiance, près de trois ans après son arrivée triomphale à Downing Street en plein psychodrame du Brexit.