Palestine: la troisième Intifida est lancée

La troisième Intifada est lancée, les Palestiniens plus unis que jamais face aux agressions israéliennes

Décidément, la Palestine connait sa troisième Intifada. Les Palestiniens sont plus unis que jamais face aux agressions israéliennes. Que ce soit à Gaza ou à la Cisjordanie ou même les Palestiniens à l’intérieur de « la ligne verte » (1948) sont vent debout contre les agressions de l’Etat sioniste.

 

L’affrontement entre les Palestiniens et l’Etat hébreu ne montrait mercredi soir aucun signe d’apaisement et se dirige vers une « guerre à grande échelle ». Une guerre d’un Etat contre une peuple. Dit autrement, une troisième Intifada palestinienne

Les Palestiniens affrontent avec les moyens du bord l’arrogance de l’Etat hébreu qui n’épargne à présent aucun Palestinien, y compris ceux de l’intérieur de la « ligne verte » (qui vivent en Israël depuis 1948) au point qu’une de craindre une « guerre civile » au sein des territoires de 1948.

Outre l’affrontement armé avec Hamas à Gaza, les Israéliens font face à un réveil des Palestiniens de tous bords. Des émeutes ont éclaté en Cisjordanie et des violences ont également éclaté dans les villes mixtes comme Lod, Haïfa et Yaffa.

Cette ville où la cohabitation entre juifs et Arabes prévalait connait un excès de violence contre les Palestiniens.

Al Qods unifie les Palestiniens

Lundi et mardi, pendant que le Hamas et le Jihad islamique foudroyaient depuis la bande de Gaza le ciel d’Israël de centaines de roquettes, des milliers de Palestiniens manifestaient en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et aussi dans les villes « mixtes ».

Pour une fois, la « quiétude » qui régnait dans ces villes a volé en éclats.

Tous les Palestiniens conditionnent la désescalade par l’arrêt des violations contre la Mosquée Al Aqsa et le quartier de Cheikh Jarrah à Al Qods.

Chef de file de cette Intifada, qui ne faisait pas partie des calculs de l’Etat hébreu, le Hamas a conditionné tout cessez-le-feu avec l’entité sioniste par « l’arrêt immédiat des violations contre la mosquée Al-Aqsa et le quartier de Sheikh Jarrah à Al Qods ».

Même le président de l’Autorité nationale palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré que les Palestiniens sont plus que jamais unis et qu’ils ne cèderont pas avant la fin des violations à Al Qods.

 Selon lui, « Al Qods a unifié les Palestiniens » et « l’occupation israélienne à transgresser toutes les limites des traités internationaux ».

La troisième Intifada a commencé

A Gaza, enclave palestinienne sous blocus israélien et contrôlée par le Hamas, 67 personnes sont mortes dans des frappes israéliennes, dont 17 enfants et plusieurs commandants du Hamas. De quoi raviver le sentiment anti-Israël chez les Palestiniens et ajouter de l’huile sur le feu de la troisième Intifada.

Le mouvement islamiste a annoncé mercredi le décès de Wael Issa, chef de sa branche militaire pour la ville de Gaza, la principale de ce territoire palestinien, tandis que les services de renseignement intérieurs israéliens ont annoncé le décès de trois autres ténors de l’organisation.

L’aviation israélienne a aussi pulvérisé une tour de plus de dix étages abritant des bureaux de la chaîne palestinienne Al-Aqsa, créée il y a quelques années par le Hamas.

L’aviation de l’Etat hébreu a bombardé également aveuglément les maisons de civils.

« En représailles au raid sur la tour Al-Shorouk et à la mort d’un groupe de dirigeants », le Hamas a lancé mercredi soir plus d’une centaine de roquettes vers Israël dont plusieurs ont été interceptées par le bouclier antimissile « Dôme de Fer ».

Des efforts pour entamer une désescalade

Face à cette intensification des combats, les Etats-Unis ont annoncé mercredi soir l’envoi d’un émissaire en Israël et dans les Territoires palestiniens pour exhorter une nouvelle fois à la « désescalade », tandis que la Russie a appelé à une réunion d’urgence du Quartet sur le Proche-Orient (UE, Russie, USA, ONU).

Israël et le Hamas se dirigent vers une « guerre à grande échelle », a alerté mardi l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland: « Une guerre à Gaza serait dévastatrice et ce sont les gens ordinaires qui en paieraient le prix », dans ce micro-territoire palestinien de deux millions d’habitants, miné par un taux de chômage avoisinant 50%.

Mercredi matin, le sergent-chef Omer Tabib, 21 ans, a été tué par des tirs antichars du Hamas « lors d’une opération visant à protéger des villages (israéliens) près de la bande de Gaza », a indiqué l’armée.

La branche armée du Hamas avait auparavant annoncé avoir tiré un missile sur une jeep de l’armée israélienne.

La riposte désespérée du Tsahal

Les services israéliens affirment avoir tué au total une « dizaine » de responsables du Hamas mais aussi des cadres du Jihad islamique, second groupe islamiste armé de la bande de Gaza, dans des raids menés depuis lundi soir.

Pour le Tsahal, les frappes sur Gaza se veulent une riposte aux « plus de 1.000 roquettes » lancées par différents groupes armés vers l’Etat hébreu depuis lundi.

Le Hamas avait lancé une première salve de roquettes vers Israël en guise de « solidarité » avec les plus de 900 Palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne à Al Qods-Est occupé.

Outre le nombre croissant de morts, 335 Palestiniens ont été blessés dans ces frappes, dont beaucoup ont été sauvés des ruines fumantes de bâtiments. Côté israélien, plus de 100 personnes ont été blessées.

« Si (Israël) veut une escalade, la résistance est prête et si (Israël) veut arrêter, nous sommes prêts aussi », a indiqué mardi soir le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, appelant les forces israéliennes à se retirer de l’esplanade des Mosquées.

Selon la procureure en chef de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda, des « crimes de guerre » pourraient avoir été commis.

La troisième Intifada gagne l’intérieur d’Israël

Des violences ont aussi gagné des villes israéliennes ces derniers jours, notamment Lod, cité mixte juive et arabe du centre du pays, où l’état d’urgence a été décrété et un couvre-feu imposé de mercredi 20H00 à jeudi 04H00, après que la police a fait état d’émeutes par la minorité arabe.

Le président Reuven Rivlin a dénoncé un « pogrom », tandis que certains observateurs craignaient une aggravation des troubles civils après que des manifestants ont notamment brûlé des voitures, affronté la police israélienne et attaqué des automobilistes juifs dans plusieurs villes mixtes.

Mercredi soir, Lod s’embrasait de nouveau comme d’autres villes mixtes d’Israël, théâtre d’affrontements entre juifs et Arabes. Tous les indices vont à croire qu’une troisième Intifada a belle et bien était lancée. En tout cas, l’escalade se poursuit…