La police nigériane a libéré mardi 10 personnes, dont 4 nouveaux-nés, d’une maternité illégale, plus communément appelé « usine à bébés », dans l’Etat d’Ogun, dans le sud-ouest du Nigeria, a annoncé mercredi un porte-parole de la police.
« Agissant sur renseignement, nos hommes sont intervenus dans cette maternité illégale et ont sauvé 10 personnes, 4 enfants et six femmes. Parmi elles, quatre étaient enceintes », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police Abimbola Oyeyemi.
Les femmes ont expliqué à la police que la propriétaire de la maternité payait des hommes pour les mettre enceintes et vendait ensuite les nouveaux-nés.
Justice clémente
Cette pratique criminelle est très répandue en Afrique en particulier dans ce pays de 200 millions d’habitants.
Certaines des jeunes filles séquestrés dans ces usines y sont piégées avec des promesses d’emplois. Elles se retrouvent enceintes, forcées d’accoucher d’enfants à « vendre« , dans la plupart des cas, à des couples désireux d’adopter un enfant.
La propriétaire de la maternité est en fuite, « nous intensifions nos efforts pour l’arrêter et la remettre à la justice« , a ajouté le porte-parole.
Cette femme avait déjà été arrêtée en début d’année. « Elle avait été jugée pour traite des êtres humains, mais elle était en liberté sous caution et a recommencé ses activités« , indique la police.
Deux autres suspects, dans la fille de la propriétaire, ont été arrêtés.
Usine à bébés ou maternité illégale
Les démantèlements des « maternité illégale » se sont multipliés ces dernières années au Nigéria sans pour autant mettre fin pratique criminelle.
En mars dernier, la police nigériane avait libéré 12 femmes et un nouveau-né, d’une » usine à bébés ». Une semaine auparavant la police avait libéré 24 nouveau-nés et 4 femmes enceintes d’une « baby factory », à Port Harcourt, et bien d’autres opérations de démantèlement avaient été organisées en 2019.
Au Nigéria, la traite des êtres humains ne date pas d’hier. Les bébés garçons y sont vendus entre 450 000 et 500 000 nairas (de 1260€ et 1400€). Les filles quant à elles n’ont pas la cote. Elles sont vendues à près de 300 000 nairas (760€).
Première économie d’Afrique, ce pays riche en pétrole connaît des inégalités criantes. Il fait partie des pays qui comptent le plus d’habitants vivant dans la pauvreté extrême.
Après la corruption et le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains vient en troisième place des crimes les plus fréquents au Nigeria, selon un classement de l’UNESCO.