L’élection dimanche de Miss France 2021 a été ternie par des tweets à caractère antisémite visant la première dauphine.
Amandine Petit, jeune étudiante de 23 ans, a été élue Miss France 2021 après avoir devancé April Benayoum. Le centenaire de ce concours de beauté né en 1920 a, cependant, été terni par des propos antisémites.
Sans public en raison de la crise sanitaire, cette élection a été gâchée par des commentaires haineux postés sur les réseaux sociaux après que la dauphine ait déclaré que son père était d’origine israélienne.
Des réactions hostiles qui ont suscité l’indignation de nombreuses personnalités politiques.
Les « propos haineux » et « antisémites » comme ceux qui ont visé la première dauphine lors de l’élection de Miss France, sont « punis par la loi », a déclaré le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton.
La mise en garde de Dupond-Moretti
« Les plateformes digitales devront bientôt «se donner les moyens » de répondre « aux injonctions des autorités », a-t-il précisé.
«Ce que j’ai proposé, c’est précisément de vérifier que les plateformes se dotent désormais des moyens de pouvoir répondre dans l’instant aux injonctions des autorités dès lors qu’une infraction de cette nature est constatée », a expliqué Thierry Breton.
« Les plateformes seront obligées de se donner les moyens » de répondre aux « propos haineux », en donnant les informations relatives à ceux qui les profèrent.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est dit « profondément choqué » et a affirmé que « les services de police et de gendarmerie » étaient « mobilisés ».
Pour sa part, la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a dit qu’elle adressait au procureur un signalement sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale, qui impose à toute autorité publique de signaler une infraction dont elle a connaissance.
« Je ne vois qu’une jeune femme française participant à un concours qui en fait rêver tant d’autres. Je ne vois que cela », a tweeté le ministre français de la Justice, Eric Dupond-Moretti.
« Que ceux qui y voient l’opportunité de déverser leur haine antisémite sachent que la justice leur fera ouvrir grand les yeux », a-t-il ajouté.
Miss France 2021 soutient sa dauphine
« Je trouve ça triste qu’on en soit encore là en 2020, il faut se mobiliser pour que cela s’arrête », a réagi April Benayoum auprès du quotidien régional La Provence. « Je n’ai pas cherché à provoquer qui que ce soit, la France est un pays cosmopolite, les Miss viennent d’origines différentes, de cultures différentes, de régions différentes et c’est ce qui est beau dans cette compétition », a-elle souligné.
Interrogée dimanche sur une chaîne de télévision, la Miss France 2021 a quant à elle jugé « extrêmement décevants » ces « propos déplacés » à l’encontre de sa dauphine à laquelle elle a apporté son « soutien ».
La chaîne de télévision TF1, la société de production Endemol et les organisateurs de cette 91e cérémonie ont eux aussi condamné « fermement les propos haineux et antisémites proférés » sur les réseaux sociaux.
Parmi les plus anciens au monde, le premier concours de beauté français a été créé en 1920 mais ce n’est qu’en 1928 que le concours a été baptisé « Miss France ».