Un prêtre et deux militants associatifs étaient jeudi en grève de la faim pour le 11e jour à Calais, dans le nord de la France, pour réclamer notamment l’arrêt des démantèlements des camps de migrants pendant l’hiver, malgré l’annonce par les autorités d’une adaptation du « dispositif ».
La préfecture du département concerné, le Pas-de-Calais, a notamment annoncé une augmentation de « la fréquence des réunions de concertation » avec les associations, qui « seront désormais mensuelles », et son intention d' »établir un nouveau protocole de restitution des effets personnels que les migrants auraient pu perdre lors des opérations d’évacuation ».
Les associations d’aide aux migrants ont dénoncé lundi un « vol systématisé » de leurs affaires lors des expulsions de campements, une accusation récusée par la préfecture.
Le nouveau protocole, qui sera présenté vendredi aux associations, « permettra de proposer un lieu de dépose plus accessible de ces effets, lesquels seront triés et séchés avant leur restitution aux migrants ». En outre, « des plages horaires plus adaptées seront instaurées afin de répondre au mieux aux besoins de la population migrante », affirme la préfecture dans un communiqué.
« C’est une rencontre de pure forme, il n’y a rien à en attendre, les décisions ne se prennent pas au niveau de la sous-préfecture », a estimé auprès de l’AFP Philippe Demeestère, aumônier du Secours catholique pour le Pas-de-Calais, qui a entamé sa grève de la faim le 11 octobre dans l’église Saint-Pierre de Calais.
« Il n’y a pas d’espace de discussion quand quelqu’un est en train de mourir de froid, sous la pluie, n’a pas accès à la nourriture ou autre chose. Il n’y a pas d’espace pour dire +on va se retrouver dans une semaine pour en parler+ », a ajouté le prêtre jésuite de 72 ans.
Son initiative vise à obtenir l’arrêt des expulsions et des démantèlements de campements pendant la période hivernale, de la confiscation des tentes et des effets personnels des migrants et l' »ouverture d’une discussion avec la mairie et la préfecture » pour que les associations « non-mandatées par l’État » puissent « avoir des lieux pour les distributions ».
« Les opérations de démantèlement de campements ou de squats que nous conduisons s’effectuent toujours sous le contrôle de l’autorité judiciaire et ne visent qu’à lutter contre l’insalubrité de ces hébergements – qui deviendraient en peu de temps des bidonvilles – et à démanteler les filières de passeurs », affirme de son côté la préfecture.