Migrants à Calais : le prêtre Philippe Demeestère arrête sa grève de la faim

Migrants à Calais : le prêtre Philippe Demeestère arrête sa grève de la faim

Le prêtre français Philippe Demeestère, 72 ans, a annoncé jeudi arrêter sa grève de la faim entamée il y a 25 jours pour dénoncer le traitement réservé aux migrants à Calais, dans le nord de la France, et va s’atteler à « mettre en service » un « nouvel abri hivernal » pour les exilés.

Les deux militants associatifs qui l’accompagnaient, Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, continuent quant à eux le mouvement de grève, a-t-il indiqué dans un communiqué.

« Je demeure totalement solidaire de la détermination qui est la leur, car les propositions faites jusqu’à ce jour par les autorités ne tiennent pas compte des itinéraires des personnes exilées à qui on n’accorde jamais la parole », a affirmé le prêtre jésuite, Philippe Demeestère, également aumônier du Secours catholique.

Cette grève, engagée le 11 octobre, « représentait pour moi un outil parmi d’autres, pour ébranler les immobilismes, enrayer la mécanique infernale qui soumet les personnes exilées à des traitements inhumains et dégradants sur les terres calaisiennes », a expliqué Philippe Demeestère.

Dès aujourd’hui, « je reprends le chantier préalable à la mise en service, sur Calais, d’un nouvel abri hivernal à destination des personnes exilées les plus vulnérables », a aussi annoncé Philippe Demeestère. Ce retraité est à l’origine ces deux dernières années de l’ouverture de lieux d’accueil hivernaux pour les réfugiés.

Envoyé en médiation à Calais par le gouvernement, le patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), Didier Leschi, a annoncé mercredi la création d’un « sas d’hébergement de nuit » de 300 places, qui « sera ouvert tous les jours après les évacuations » de migrants.

Les personnes qui s’y rendront seront ensuite « orientées vers les hébergements pérennes en dehors de Calais » le lendemain matin.

Cette structure doit permettre de tenir les promesses de l’Etat, qui s’est engagé à proposer « systématiquement » un hébergement aux migrants délogés de leurs campements de fortune.

Les propositions de M. Leschi avaient été jugées insuffisantes par les associations locales, qui dénoncent les conditions de vie de quelque 1.500 migrants actuellement présents à Calais et continuent de réclamer un « moratoire » sur les évacuations.

Le prêtre Philippe Demeestère est devenu un symbole de la lutte pour les droits des migrants et des exilés.