Le médiateur envoyé en mission à Calais par le gouvernement, Didier Leschi, « n’apporte pas de solutions » pour les migrants, ont déploré jeudi soir le prêtre et les deux militants grévistes de la faim, réclamant une « réponse urgente » avant lundi, début de la trève hivernale.
« Il a été envoyé en tant que technicien et n’apporte pas de solution à nos revendications, qui sont en priorité l’arrêt des expulsions » de campements, a déclaré jeudi soir Ludovic Holbein, l’un de ces grévistes, lors d’un point presse devant l’église Saint-Pierre de Calais.
« On ne peut attendre, il faut une réponse urgente avant lundi début de la période hivernale. Les 1.500 exilés qui sont à Calais ne peuvent attendre », a-t-il insisté, aux côtés des deux autres grévistes, Philippe Demeestère, un aumônier du Secours catholique âgé de 72 ans et Anaïs Vogel, une autre militante.
Tous trois ont assuré jeudi soir qu’ils allaient poursuivre leur jeûne. « On attend un courage politique », ont-ils dit, regrettant l’objectif « électoraliste » de l’envoi du médiateur par le gouvernement.
Sur place depuis deux jours, le patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), Didier Leschi, les a rencontré à deux reprises mercredi et jeudi.
Après avoir qualifié leur première discussion de « fructueuse », il avait proposé jeudi à la mi-journée, après une rencontre avec plusieurs associations de terrain, de mieux travailler « en amont » des démantèlements de camps afin d' »améliorer les mises à l’abri des exilés ».
« Avec les associations que j’ai commencé à rencontrer ce jeudi matin, on examine les solutions et les mesures que l’on pourrait envisager », avait-il expliqué à l’AFP.
Il a proposé d’effectuer un diagnostic social des populations, mais aussi de formuler des propositions d’hébergements et de mises à l’abri, avant les démantèlements de camps.
Il suggère aussi de prévenir les migrants en amont, afin qu’ils puissent rassembler leurs affaires personnelles et leurs tentes, ce qui permettrait selon lui d’alléger les nouvelles procédures de restitution du matériel que les autorités prévoient de mettre en place.
Dans un communiqué commun, 150 associations s’étaient jointes mardi aux revendications des militants Calaisiens.
Selon les associations locales, la situation de quelque 1.500 migrants présents à Calais est inhumaine, avec des expulsions de leurs campements plusieurs fois par semaine, et la confiscation de leurs tentes et de leurs effets personnels