Maroc: nommée ministre, Nabila Rmili préfère se consacrer à la mairie de Casablanca 

A peine nommée, la nouvelle ministre marocaine de la Santé, Nabila Rmili, a renoncé à cette charge afin de se consacrer à la mégapole de Casablanca, la plus grande ville du royaume, dont elle vient d’être élue maire.

Mme Rmili a été remplacée par Khalid Aït Taleb, qui était déjà ministre de la Santé et de la Protection sociale dans le précédent gouvernement, selon un communiqué du cabinet royal diffusé jeudi par l’agence de presse MAP.

Cette nomination survient après que la ministre « s’est rendu compte de la charge de travail » qu’impliquait le suivi des affaires de la capitale économique et « a sollicité de se consacrer pleinement à ses fonctions de présidente du Conseil de la ville de Casablanca », précise le communiqué.

Nabila Rmili, 47 ans, est l’une des trois femmes récemment élues à la tête de trois grandes métropoles avec Asmaa Rhlalou (52 ans) à Rabat et Fatima-Zahra Mansouri (45 ans) à Marrakech. Mais, elle seule a fait d’une campagne dégagiste.

Élue lundi 20 septembre Présidente du Conseil communal de Casablanca, Nabila Rmili, qui a été nommée le 7 octobre ministre de la Santé, a fait face à une campagne de « dégagisme » qui remet en cause le cumul des fonctions et sa capacité à gérer un aussi important ministère ainsi qu’à gérer les affaires de la métropole.

Les critiques venaient de différentes sphères pour demander à la ministre de démissionner d’un des deux postes.

Sur le groupe Facebook casablancais Save Casablanca, les postes ont fusé demandant à la ministre de faire un choix entre le ministère et le Conseil de la ville.

Idem sur Twitter, s’adressant à la ministre, l’activiste Fadel Abdellaoui a écrit : « La Santé et Casablanca méritent chacun un engagement exclusif. Vous devez démissionner aujourd’hui de l’un ou de l’autre. Ce n’est pas sérieux et vous le savez très bien. Casablanca n’est pas un dossier annexe à gérer accessoirement. Signé : les Casablancais ».

« Le cumul et la concentration de pouvoirs ne sont pas les bienvenus si nous aspirons réellement à la démocratie. Il faudrait démissionner d’un poste avant d’occuper un autre », écrit une internaute qui n’a pas manqué de pointer du doigt les autres cas de concentrations des mandats, notamment, ceux des autres ministres maires.

Un certain nombre d’activistes sur les réseaux sociaux et de militants ont été surpris de voir la ministre qui a été limogée en pleine crise sanitaire du poste de Déléguée régionale de la Santé en raison d’une mauvaise gestion au moment où le ministère de la Santé va devoir concrétiser de grands chantiers initiés par le Roi Mohammed VI dont celui de la Couverture médicale et la couverture sociale.