Alors qu’ils endurent les effets délétères de l’incarcération et de la grève de la faim, les journalistes détenus Raissouni et Radi n’ont pas manqué en ce moment de deuil de la presse nationale de présenter leurs condoléances à la famille de notre cher maître Feu Khalid Jamai.
Les journalistes Soulaimane Raissouni et Omar Radi en détention provisoire depuis, respectivement, le 22 mai 2020 et le 29 juillet 2020, ont adressé une lettre de condoléances à la famille de l’ancien rédacteur en chef du quotidien « L’Opinion », feu Khalid Jamai.
« Alors que nous sommes en détention provisoire à la prison locale d’Oukacha, nous avons reçu avec une profonde affliction la triste nouvelle du décès de l’un des visages les plus connus de la presse libre au Maroc, feu Khalid Jamai, l’ancien rédacteur en chef du quotidien « L’Opinion » et l’un des participants à plusieurs expériences indépendantes, notamment, « Le Journal » et « Al Sahifa », ont indiqué les journalistes détenus.
Khalid Jamai était et reste un modèle et un grand symbole de la presse indépendante, audacieuse et engagée pour les causes des peuples. Avec sa plume et ses célèbres lettres ouvertes adressées aux hommes d’État de différentes hautes fonctions, affirment-ils, il n’a pas hésité à porter le flambeau de la presse comme étant « une conscience de la patrie » et comme une voix honnête et digne de confiance des citoyennes et des citoyens.
Jamai, un militant hors pair
La scène médiatique et politique vient de perdre un des piliers de la défense de la presse indépendante qui a depuis toujours soutenu les causes justes, en l’occurrence, celles de la liberté d’expression et la liberté de la presse, soutiennent les journalistes.
Ce grand journaliste et militant n’a de cesse lutté contre « toutes les formes de persécution des journalistes et des médias professionnels pendant les années du plomb, dont il a été victime (six mois d’enlèvement et d’incarcération en 1973 NDLR), mais aussi pendant « la nouvelle ère ».
« Ses positions honorables lui ont coûté cher, mais ils lui ont valu le respect de tout le monde », ont-ils souligné.
« En cette période difficile caractérisée par des reculs des droits de l’homme et des arrestations de journalistes et de blogueurs, notre combat continuera afin de poursuivre celui de notre cher maître, Khalid Jamai », précisent les deux journalistes en considérant que « C’est le plus bel hommage qu’on puisse lui rendre en cette conjoncture difficile ».
Un successeur digne d’un bon prédécesseur
Prenant part à la douleur de la famille Jamai ainsi que celle de la scène médiatique et politique nationale, les journalistes détenus, leurs familles ainsi que les membres du Comité local de Casablanca pour la liberté d’Omar Radi et de tous les prisonniers politiques ont présenté leurs sincères condoléances à la petite ainsi qu’à la grande famille de feu Jamai.
Implorant le Tout-Puissant de leur accorder patience et réconfort, ils ont également prié pour entourer le défunt de Sa sainte miséricorde.
Pour sa part, l’épouse de Soulaimane Raissouni, Kholoud Mokhtari, n’a pas manqué de rappeler que feu Khalid Jamai a défendu son époux dans sa dernière sortie médiatique.
« Nous considérons en tant que famille qu’il s’agit d’une grande perte pour le corps de la presse et tout le paysage médiatique et des droits de l’Homme », a-t-elle confié en considérant qu’« il a laissé un bon successeur pour un bon prédécesseur » en la personne de son fils Aboubakr Jamai.
Notons que le roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances à la famille du défunt dans lequel le Souverain a vanté les mérites de ce grand journaliste, notamment, sa probité et son patriotisme sincère.
Les journalistes Soulaimane Raissouni et Omar Radi, faut-il le rappeler, sont poursuivis dans deux affaires de mœurs.