Le prix Femina du roman français a été remis lundi à Clara Dupont-Monod pour « S’adapter » (éditions Stock), tandis que le prix du roman étranger est allé au Turc Ahmet Altan.
Réuni au musée Carnavalet à Paris, le jury exclusivement féminin a choisi cette lauréate au huitième tour, avec six voix, contre cinq à Thomas B. Reverdy pour « Climax » (Flammarion).
Editrice et journaliste de 48 ans, Clara Dupont-Monod raconte l’arrivée d’un enfant handicapé dans une fratrie.
Chroniqueuse radio, Clara Dupont-Monod retrace dans son roman la folle histoire d’un clan familial établi dans les Cévennes, ébranlé par l’arrivée d’un enfant handicapé.
Dans Le Figaro littéraire daté du 9 septembre dernier, Étienne de Montety notait à propos de S’adapter : «Clara Dupont-Monod, dont les romans portent plutôt sur les grandes dynasties du Moyen Âge où l’on se déchirait pour des royaumes, vient d’écrire une belle déclaration d’amour à la famille moderne.
Elle raconte d’une plume allègre et émouvante, où peut percer jusqu’à la drôlerie, ce qui se vit d’intense dans ce noyau chauffé à blanc. Ainsi, à la mort du frère, devant la tombe ouverte, le médecin qui le suivait, déclare : “Il rappela que cet enfant avait donc vécu beaucoup plus qu’il n’aurait dû.
Il dit aussi que cette petite vie imprévue était bien la preuve que la médecine ne pouvait pas tout expliquer. Sans doute l’amour qu’il a reçu…”»
D’inspiration autobiographique, son roman lui avait inspiré ce commentaire, quelques semaines après sa publication : «La gratitude prend le dessus sur la peine, l’écriture devient possible ».
Ce prix est le premier des grands prix littéraires d’automne, avant le Médicis mardi, le Grand Prix du roman de l’Académie française jeudi, et les prix Goncourt et Renaudot le 3 novembre.
Le prix Femina du roman étranger est allé à Ahmet Altan, pour « Madame Hayat » (Actes Sud), roman écrit en prison et pas encore paru dans sa langue d’origine. C’est au premier tour qu’il l’a emporté.
Enfin le prix de l’essai a été décerné à Annie Cohen-Solal pour « Un étranger nommé Picasso » (Fayard), qui raconte comment le maître espagnol n’a jamais acquis la nationalité française.