L’agent Derek Chauvin avait « violé les règles » lors de l’interpellation de George Floyd a affirmé le chef de la police de Minneapolis dans un témoignage accablant son ancien subordonné.
Le chef des forces de l’ordre de Minneapolis a accablé lundi son ancien subordonné Derek Chauvin, en déclarant devant les jurés qu’il avait « violé les règles » et « les valeurs » de la police lors de l’interpellation de George Floyd.
S’agenouiller sur le cou du quadragénaire noir « pouvait être raisonnable dans les premières secondes pour le contrôler, mais plus une fois qu’il n’exerçait plus de résistance, et surtout pas après qu’il se fut évanoui », a déclaré Medaria Arradondo au sixième jour de ce procès hors-norme.
« Cela ne fait pas partie de notre politique, de notre formation et n’est certainement pas conforme à notre éthique, à nos valeurs », a asséné cet homme noir de 54 ans, venu témoigner en uniforme.
Floyd s’en est allé, Chauvin mis en liberté
En juin, il avait porté une charge virulente contre le policier blanc Derek Chauvin et ses collègues, qu’il a lui-même licenciés.
« La mort tragique de George Floyd n’était pas due à un problème de formation (…). Les agents savaient ce qui se passait, l’un d’eux l’a intentionnellement causée, les autres ont échoué à l’empêcher – c’était un meurtre », avait-il écrit dans un communiqué.
Lundi, il s’est fait plus feutré, tout en insistant sur l’importance pour les quelque 700 agents en service à Minneapolis de traiter « avec compassion et dignité » les personnes avec lesquelles elles interagissent, y compris les suspects.
Derek Chauvin, 45 ans, remis en liberté sous caution, est jugé depuis une semaine pour meurtre. Le procès de ses trois anciens collègues, accusés de complicité de meurtre, est prévu pour août.