Le Bangladesh a commencé jeudi le transfert controversé de plus d’un millier de réfugiés rohingyas vers l’île de Bhasan Char. Les Nations unies et les groupes de défense des droits de l’homme jugent cette île de très dangereuse.
Le Bangladesh a décidé de virer un millier de réfugiés rohingyas vers l’île de Bhasan Char (formayion sédimentaire) régulièrement battue par les cyclones et soumise aux inondations.
Quelque 922 Rohingyas ont quitté les camps de Cox’s Bazar à bord de bus à destination du port de Chitaggong. Ils seront transférés vendredi à bord de navires de la Marine à Bhasan Char, dans le golfe du Bengal.
« Vingt bus sont partis en deux convois avec 423 personnes dans les dix premiers bus et 499 dans les dix autres, » a déclaré à l’AFP Anwar Hossain.
Ce chef de la police régionale précise que d’autres bus se tenaient prêts à partir plus tard dans la journée de jeudi.
Pas moins de 100.000 rohingyas concernés
La marine du Bangladesh a construit sur l’île des refuges. Et ce, afin d’y accueillir au moins 100.000 réfugiés rohingyas. Elle compte, également, construire une digue pour les protéger des inondations.
De leur côté, des fonctionnaires avaient confié qu’ environ 2.500 réfugiés rohingyas devaient être établis sur l’île lors de cette première 1re phase de transfert.
Pour sa part, le bureau des Nations Unies au Bangladesh a publié jeudi un communiqué assurant n’être « pas impliqué » dans ce processus de relocalisation.
Pis, ledit communiqué indique que le bureau avait reçu « peu d’informations ».
Selon ce communiqué, l’ONU n’a pas été autorisée à évaluer de manière indépendante la « sécurité, la faisabilité et la viabilité » de l’île.
Et d’ajouter que les réfugiés « doivent pouvoir prendre une décision libre sur leur réinstallation ».
Une fois sur place, ils doivent avoir accès à l’éducation et aux soins de santé, et être en mesure d’en partir s’ils le souhaitent.
750.000 ont fui l’épuration
Rappelons que plus de 750.000 réfugiés musulmans rohingyas ont fui en 2017 une épuration ethnique menée par l’armée et des milices bouddhistes.
Ces membres de cette minorité persécutée en Birmanie sont venus d’ajouter 200.000 Rohingyas déjà abrités au Bangladesh, legs de vagues de violence précédentes.
L’afflux massif de réfugiés a entraîné la création des camps où règne une misère noire. De mal en pis, la pandémie de coronavirus est venue aggraver la situation.
Cette situation a permis au trafic de drogue de se développer.
Le HCR estime que 860.000 Rohingyas vivent au Bangladesh dans des camps tout proches de la frontière avec la Birmanie.
Quelque 150.000 autres ont trouvé refuge dans d’autres pays de la région. Environ 600.000 vivent toujours en Birmanie.