La justice espagnole rouvre un dossier pour crimes contre l’humanité visant le chef du front Polisario

Le chef du Polisario témoignera à distance devant la justice espagnole le 1er juin

La justice espagnole a rouvert un dossier pour crimes contre l’humanité visant le chef du front Polisario, le mouvement séparatiste soutenu par Alger, à l’origine de la crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc.

 

Brahim Ghali, le chef du front Polisario est hospitalisé depuis le 18 avril dans un établissement de Logroño (nord) après avoir contracté le Covid, selon ses compagnons, sauf que Brahim Ghali a été hospitalisé sous la fausse identité de Mohamed Benbattouche, de nationalité algérienne.

Après la découverte des services marocains de cette information de grande importance, l’Espagne officielle n’a pas nié cette réalité.

Ce qui n’a pas été du goût du Maroc qui a exprimé son mécontentement dans un communiqué du MAE.

Pis, selon des sources concordantes, le président algérien Abdelmadjid Tebboune « a obtenu l’assurance du Premier ministre Pedro Sánchez que Brahim Ghali ne serait pas inquiété par la justice », après que l’Allemagne a refusé de l’accueillir.

Ainsi, ses moultes pressions marocaines, la justice espagnole a fini par bouger.

Le chef du Front Polisario cité à comparaître dans une autre affaire

Déjà cité à comparaître le 1er juin devant la justice espagnole pour répondre d’une plainte pour « tortures » présentée par un dissident naturalisé espagnol du Front Polisario, il devra également répondre sur une autre affaire.

Il s’agit d’une plainte déposée il y a des années par l’Association sahraouie pour la Défense des Droits de l’Homme, pour des faits présumés de crimes contre l’humanité (génocide, torture, assassinats et disparitions).

Ces crimes ont visé, selon cette association, des dissidents sahraouis réfugiés à Tindouf, dans l’ouest de l’Algérie.

Le dossier, traité par l’Audience nationale, un haut tribunal basé à Madrid, a été rouvert en raison de la présence sur le sol espagnol de Brahim Ghali, la police ayant pu formellement l’identifier après son hospitalisation.

La prochaine étape devrait en toute logique être la convocation du leader devant le tribunal. La plainte en question a été déposée par un ancien membre du Polisario, naturalisé espagnol, qui s’appelle El Fadel Breika.

Celui-ci accuse Brahim Ghali d’enlèvement, de détention arbitraire et de torture. Le mandat du juge de Madrid a été rendu avant l’arrivée de Ghali en Espagne. Plus exactement, le 22 avril dernier, selon un document relayé par le site d’information marocain Assahifa.  L’avocat de la victime a déjà informé le tribunal de l’endroit où il se trouvait Ghali, indique la même source.

Vivant à présent en Espagne, le dissident sahraoui El Fadel Breika a été enlevé, arrêté et torturé pendant des mois et sans procès avant sa libération le 10 novembre 2019.

C’est dans ce contexte de tension diplomatique que près de 8.000 migrants ont atteint à la nage lundi et mardi le préside occupé de Ceuta située dans le nord du Maroc, une vague migratoire inédite.