La DGAPR : l’état de santé de Raissouni est « normal », sa femme réclame des preuves

La DGAPR : l’état de santé de Raissouni est « normal », sa femme réclame des preuves de cette "normalité"

La DGAPR a déclaré, ce lundi, que l’état de santé du journaliste Soulaimane Raissouni, en grève de la faim depuis 47 jours, est « normal » tandis que son épouse a réclamé des vidéos prouvant sa «normalité».

 

Dans une mise au point en réponse aux « allégations » selon lesquelles Soulaimane Raissouni serait « dans une phase agonique », la Direction de la prison locale Ain Sebaâ 1 considère que l’état de santé du détenu Soulaimane Raissouni est « normal ». Pendant ce temps, son épouse a mis la DGAPR au défi de publier des vidéos prouvant sa « normalité ».

Dans un ton plutôt médiatique qu’administratif, la Direction relevant de la DGAPR, a précisé que « l’intéressé a reçu ce lundi matin ses avocats dans le parloir où il s’est rendu à pied » en soulignant que les informations véhiculées par certaines parties selon lesquelles il serait « mourant » et « immobile » sont dénuées de tout fondement.

La direction de l’établissement pénitentiaire qui répond « à ce qui a été relayé sur les réseaux sociaux au sujet de l’état de santé du détenu (S.R) », a ajouté que ce dernier a également « bénéficié de la visite de membres de la Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) et de l’Observatoire marocain des prisons à trois reprises, dont la dernière a eu lieu le 21 mai 2021 ».

Raissouni n’entend pas de cette oreille

Elle précise que « les parties suscitées, outre des responsables de l’institution et le directeur régional de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, ont tenté de dissuader le détenu (S.R) de poursuivre la « grève de la faim », en raison des effets nocifs sur sa santé.

Raissouni aurait toutefois refusé en maintenant la grève de la faim, a-t-elle affirmé en concédant qu’il a été « transféré au CHU Ibn Roch où il a bénéficié des examens médicaux et d’analyses de laboratoire qui ont révélé que son état de santé est normal ».

Ces déclarations, intervenues moins de 24h après un poste Facebook de Mme Mokhtari dans lequel elle a demandé des informations sur le lieu où se trouve son mari faisant allusion aux rumeurs qui couraient selon lesquelles il a été transféré au CHU, n’ont pas été à même de répondre aux interrogations de celle-ci.

La DGAPR mise au défi

Joint par Femina News, elle a tenu à souligner que son mari a perdu 31 KG et que son état de santé est on ne peut plus grave.

Citant les avocats qui ont pu voir M. Raissouni ce lundi, elle a affirmé « qu’il souffre de maux de tête chroniques, qu’il n’a plus le souffle et qu’il a perdu 31 KG ».

« Après 46 jours de grève de la faim, nous avions des doutes surtout que les rumeurs selon lesquelles il serait mort fusaient comme pas possible », nous a-t-elle confié en mettant le Délégué général de l’Administration pénitentiaire de la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, au défi de « publier les vidéos de Soulaimane en train de prendre des fortifiants ».

« M. Tamek a commis un article dans lequel il a accusé « Chafik El Omrani, Soulaimane Raissouni et Omar Radi de ne pas observer une grève de la faim au vrai sens du terme, car, disait-il, ils consommaient des dattes, du miel et des fortifiants tels que Berocca et Supradyne », nous a-t-elle rappelé.

« M. Tamek est allé plus loin en alléguant que cela a été filmé. C’est à lui de publier ces vidéos afin de prouver la « normalité» de l’état de santé de Soulaimane », a soutenu Mme Mokhtari.

Rappelons que  Soulaimane Raissouni est en détention provisoire depuis le 22 mai 2020, soit plus d’un an. Il observe depuis 47 jours une grève de la faim, dont cinq jours de grève totale pendant lesquels il refusait même de boire de l’eau.

Il est poursuivi pour « attentat à la pudeur avec violence » et « séquestration », après une plainte déposée par un militant de la cause LGBT. Ce dernier avait publié un poste Facebook avec une fausse identité. Repéré par la cellule de veille du ministère public ce poste Facebook, qui porte sur des faits remontant à 2018, a servi de base pour une auto-saisine du parquet général. Convoqué par la police « Mohammad Adam » a porté plainte contre l’éditorialiste d’Akhbar Al Yaoum.