L’extrême droite a fustigé mercredi la « repentance » du président Emmanuel Macron qui a reconnu qu’un militant algérien avait été « torturé et assassiné » par l’armée française pendant la guerre d’Algérie.
« Alors que le communautarisme et l’islamisme progressent et se nourrissent de nos faiblesses, Macron continue d’envoyer des signaux désastreux de repentance, de division et de haine de soi… Il faut vite renouer, au sommet de l’Etat, avec la fierté d’être français ! », a écrit sur Twitter la dirigeante d’extrême droite, Marine Le Pen.
Alors que le communautarisme et l’islamisme progressent et se nourrissent de nos faiblesses, #Macron continue d’envoyer des signaux désastreux de repentance, de division et de haine de soi…
Il faut vite renouer, au sommet de l’Etat, avec la fierté d’être français ! MLP https://t.co/key3OGRFrN
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 3, 2021
Dans un deuxième tweet, la cheffe du RN et candidate à l’Elysée, a jugé que « le fait de pointer directement la responsabilité de l’armée française » allait « mettre nos soldats en danger », au moment « où celle-ci est parfois violemment contestée par certaines populations locales dans son intervention au Sahel ».
Le fait de pointer directement la responsabilité de l’armée française comme le fait le président est irresponsable au moment où celle-ci est parfois violemment contestée par certaines populations locales dans son intervention au Sahel. C’est mettre nos soldats en danger. MLP https://t.co/key3OGRFrN
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 3, 2021
Guerre d’Algérie, l’extrême droite dans le déni
« Qu’espère obtenir Emmanuel Macron en donnant des gages à un régime algérien qui ne se nourrit que de notre repentance ? Nos difficultés intérieures ne viennent pas d’une +mémoire blessée+, mais d’une Histoire nationale défigurée, déformée, criminalisée », a accusé le numéro deux du RN Jordan Bardella.
Pour l’ancien numéro deux du FN (devenu RN) et maire de Perpignan Louis Aliot, d’origine pied-noir, « la repentance à outrance générera une exacerbation des tensions mémorielles ».
« L’accusation permanente de la France contribue à la fracture nationale qui gangrène le pays. Le rapport Stora est une arme idéologique aux conséquences incalculables », dénonce l’édile, qui va lancer le 19 mars dans sa ville une exposition de « rétablissement de la vérité » sur la guerre d’Algérie « et les atrocités commises par le FLN et ses complices ».
« Que monsieur Macron vienne voir la réalité en face des crimes commis contre les pieds-noirs et harkis ! », ajoute l’élu RN sur Twitter.
« La boîte de Pandore est ouverte et l’effet boomerang aussi car +ce crime+ a été commis sous un gouvernement socialiste, celui de Guy Mollet. Les ministres s’appelaient à l’époque Mitterrand et quelques autres », dénonce encore Louis Aliot.
Macron exclu toute « repentance » et « excuses »
Le maire de Béziers proche du RN Robert Ménard, né à Oran, qui avait en mars 2015 débaptisé la rue du 19 mars 1962, marquant la fin de la guerre d’Algérie, pour lui donner le nom d’Hélie Denoix de Saint-Marc, un militaire partisan de l’Algérie française ayant pris part au putsch des généraux, affirme qu' »on n’a jamais vu un tel geste (de repentance) de la part du régime algérien. Pourtant, la torture ou les exactions de masse, ils connaissent ! ».
Le maire RN de Beaucaire (Gard) Julien Sanchez avait lui aussi débaptisé la rue du 19 mars 1962 au profit du 5 juillet 1962, marquant le massacre d’Européens à Oran.
Le sénateur LR Philippe Bas a estimé pour sa part que cette reconnaissance « n’aurait de sens que si le président algérien reconnaissait simultanément les assassinats de civils commis au nom du FLN et le massacre des Harkis. Pas d’histoire hémiplégique! ».
Emmanuel Macron a reconnu mardi, « au nom de la France », que l’avocat et dirigeant nationaliste Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné » par l’armée française pendant la guerre d’Algérie en 1957, un geste d’apaisement recommandé dans le rapport de l’historien Benjamin Stora.
Premier président français né après la guerre d’Algérie (1954-1962), M. Macron s’est engagé à prendre des « actes symboliques » pour tenter de réconcilier les deux pays, mais il a exclu toute « repentance » et « excuses ».