La jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg a accusé jeudi les dirigeants mondiaux d' »ignorer » le changement climatique, les prévenant que les prochaines générations les jugeraient.
« Combien de temps pensez-vous que vous pouvez continuer à ignorer le changement climatique (…) sans avoir à rendre des comptes? », a lancé la jeune fille s’exprimant par visioconférence devant une commission du Congrès américain, en marge du sommet sur le climat organisé par Washington.
Dans un discours sévère, au ton accusateur, la jeune fille de 18 ans a rappelé aux élus que l’accord de Paris conclu en 2015 prévoit de maintenir le réchauffement mondial sous les +2°C, si possible +1,5°C, par rapport à l’ère pré-industrielle.
« Le changement climatique n’existe pas dans le débat public aujourd’hui », a-t-elle regretté. « Et bien sûr, puisque le débat n’existe pas et que le niveau de sensibilisation est ridiculement bas, vous contribuez en toute impunité à la destruction de l’environnement présent et futur ».
« Vous vous en tirez aujourd’hui, mais tôt ou tard, les gens vont réaliser tout ce que vous avez fait », les a-t-elle prévenus. « Vous avez encore le temps de faire ce qu’il faut et de préserver votre legs à la postérité honnêtement, mais cette fenêtre va se refermer ».
« Nous, les jeunes, sommes ceux qui parlerons de vous dans les livres d’Histoire. C’est nous qui choisirons comment on se souviendra de vous. Faites les bons choix », a ajouté Greta Thunberg.
Rebond majeur des émissions de CO2 en 2021
Les émissions de gaz à effet de serre liées à la production et à la consommation d’énergie devraient rebondir au point de frôler en 2021 leur sommet d’avant-Covid-19, du fait de la reprise de la demande mondiale pour tous les combustibles fossiles et notamment la résurgence du charbon, estime l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Après un repli historique de 5,8% en 2020 lié à la pandémie et ses mesures de confinement, les émissions liées à l’énergie (soit environ les trois quarts du total mondial tous secteurs confondus) devraient connaître cette année un rebond de 4,8% (+1,5 milliard de tonnes, à 33 milliards de tonnes).
Ce serait la 2e plus forte hausse annuelle jamais enregistrée pour ces émissions à l’origine du réchauffement planétaire, après le rebond post-crise financière en 2010.
En effet toutes les énergies fossiles devraient voir leur demande augmenter « significativement » en 2021, et notablement le charbon, le plus émetteur de tous, dans les pays émergents.
La demande de charbon devrait croître de 4,5%, dépassant son niveau de 2019 pour approcher ses sommets de 2014. Sa croissance, tirée par le secteur électrique, devrait être de 60% supérieure à celle des renouvelables (qui pourtant se développent aussi).
La demande de gaz devrait également dépasser son niveau de 2019. Celle de pétrole repart fortement, mais ne devrait pas retrouver son sommet de 2019 du fait des incertitudes pesant sur le secteur aérien.
Du côté des renouvelables, la production électrique devrait croître de 8%, pour fournir quelque 30% de l’électricité mondiale (contre moins de 27% en 2019).
Solaire et éolien en particulier devraient connaître une croissance annuelle record: la production électrique d’origine éolienne devrait croître de 17% par rapport à 2020, celle d’origine photovoltaïque de près de 18%. La Chine représente environ la moitié de ces progrès.
Mais in fine, les émissions globales liées à l’énergie en 2021 finiraient tout juste à 1,2% sous le niveau de 2019 (à 400 milliards de tonnes de moins).
« Voila un sombre avertissement, qui montre que la reprise économique après la crise du Covid est à ce jour tout sauf soutenable pour notre climat« , souligne le directeur de l’AIE Fatih Birol, dans un communiqué.