Le racisme policier est-il endémique en France. Emmanuel Macron s’est dit « très choqué » par la vidéo des policiers frappant un homme noir.
Une première réaction officielle du chef de l’Etat sur cette maltraitance inouïe d’un producteur de musique noir qui s’appelle Michel. Cette affaire déclenche une grande polémique en France.
Michel, un producteur de musique, a été tabassé par trois policiers samedi dernier à Paris. Ils l’ont ensuite accusé à tort d’avoir voulu prendre leurs armes et de rébellion.
Mais les policiers ignoraient une chose : tout a été filmé. pic.twitter.com/PTo71fzJzP
— David Perrotin (@davidperrotin) November 26, 2020
Le président de la République a reçu jeudi son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et lui a demandé de prononcer des sanctions très claires contre les policiers, confie une source gouvernementale.
Après cette rencontre, le ministre a annoncé sur France 2 qu’il demandait la révocation des quatre policiers. Et ce, en pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l’ordre en opération.
Macron souhaite l’apaisement
A l’Elysée, le directeur de cabinet du président de la République, Patrick Strzoda, a reçu jeudi la défenseure des Droits Claire Hédon, selon un proche de l’exécutif. La même source souligne que le chef de l’Etat souhaite l’apaisement.
Jusqu’ici, le chef de l’Etat ne s’est pas exprimé, ni sur les images de policiers qui ont évacué brutalement des migrants place de la République à Paris, ni sur l’article 24 de la loi « Sécurité globale« . Celle-ci veut sanctionner la diffusion avec intention malveillante d’images de policiers en opération.
Racisme policier endémique
Une nouvelle vidéo des violences policières dans le 17ème arrondissement de la capitale française a été diffusé par Loopsider . Elle montre en clair un policier en train de tabasser Michel devant tous ses collègues. Et ce, alors que la victime est immobilisée au sol.
Violences policières dans le 17ème : Nous diffusons une nouvelle vidéo prise par un voisin de Michel. Elle montre un policier rouer de coups la victime devant tous ses collègues alors qu’elle est immobilisée au sol pic.twitter.com/5HCbAIl8xs
— David Perrotin (@davidperrotin) November 27, 2020
Pendant ce temps, le président français cherchant m’apaisement ne veut pas, au nom de la séparation des pouvoirs, s’exprimer sur la loi « Sécurité globale » (un texte d’origine parlementaire), relève un cadre de la majorité à l’AFP.
Plusieurs de ses proches se sont en revanche publiquement indignés du passage à tabac du producteur, dont son conseiller politique Stéphane Séjourné, le président de l’Assemblée Richard Ferrand et le président des députés LREM Christophe Castaner, trois membres de son premier cercle.
Richard Ferrand a mis en garde contre un « usage » de la force qui « sape le lien de confiance indispensable entre les citoyens et ceux qui nous protègent et doit être sanctionné sans faiblesse« .
« Il est temps que le préfet de police fasse en sorte que ceux qui font respecter la loi la respectent eux-mêmes« , a dit l’eurodéputé Stéphane Séjourné.
Un déni bien français
Le racisme policier semble être endémique en hexagone. Après les nombreux cas recensés aux États-Unis mis au grand jour par la mort de George Floyd, ce drame est venu mettre en lumière la réalité des violences policières en France.