El Hajeb : Arrestation d’un enseignant accusé d’attentat à la pudeur sur 4 filles

Méknès: Arrestation d'un enseignant soupçonné d'attentat à la pudeur sur 4 élèves mineures

Le juge d’instruction de la Cour d’appel de Meknès a ordonné, lundi, de placer en détention un enseignant soupçonné d’attentat à la pudeur sur 4 filles.  

 

Le juge d’instruction de la Cour d’appel de Meknès a décidé, lundi soir, de placer un enseignant de 62 ans à la prison «Toulal 2» après avoir été accusé d’attentat à la pudeur sur quatre filles de ses élèves.

L’enseignant de Français, père de deux enfants, soupçonné de harcèlement et d’attouchements sur plusieurs de ses élèves a été déféré lundi devant le juge d’instruction par le procureur général près la cour d’appel de Meknès.

Au bout de l’interrogatoire de première comparution, le juge d’instruction a décidé la mise en examen de l’enseignant sexagénaire dans l’attente d’une audience d’enquête approfondie avec lui, prévue le 24 mai prochain.

Un agresseur en série

L’accusé a été arrêté les services de la gendarmerie d’El Hajeb, samedi 10 avril, suite à une plainte déposée par les familles des filles, jeudi dernier, au tribunal de première instance de Meknès, indique une source locale.

Les familles d’autres filles ayant subi les mêmes attentats à la pudeur ont préféré ne pas porter plainte contre le suspect pour préserver leur honneur, selon la même source.

Ces familles ont découvert «ce qui se passe avec leurs filles durant la dernière semaine de mars». «En parlant aux filles, ils ont découvert que le professeur aurait consommé et tenté plusieurs attentats à la pudeur, dans des dates différentes».

«Le dernier incident impliquant ce professeur remonte à la dernière semaine de mars dans l’école du Douar Boubal, dans la commune Ait Bourzouine», indique la même source.

Au Maroc l’attentat à la pudeur est un simple délit

Ces agressions sexuelles, considérées à présent par le législateur comme de simples «délits», sont d’une atrocité extrême, mais leur dangerosité n’est pas reconnue ou se trouve banalisée par le législateur. Au Maroc l’«attentat à la pudeur» même sur les élèves du primaire, moins de 12 ans, n’est pas un crime.

L’article 484 du Code pénal, hérité de la période coloniale, considère cette agression sexuelle comme simple délit, quand elle est commise sans violence à l’encontre d’un mineur de moins de 18 ans.

«Est puni de l’emprisonnement de deux à cinq ans, tout attentat à la pudeur consommé ou tenté sans violence, sur la personne d’un mineur de moins de dix-huit ans, d’un incapable, d’un handicapé ou d’une personne connue pour ses capacités mentales faibles, de l’un ou de l’autre sexe».

Mais qu’en est-il des enfants dépourvus de discernement ? Cela fait des années que des voix appellent en vain à requalifier en crime l’attentat à la pudeur, dès lors qu’il est consommé ou tenté –avec ou sans violence- contre des mineurs de moins de 12 ans.

Pendant ce temps, les droits les plus fondamentaux des enfants marocains continuent d’être bafoués par l’application de lois devenues pour le moins désuètes.