Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a annoncé, lundi, la création d’une mission d’information suite à la tentative d’entrée massive des migrants au préside occupé de Melilla.
Le CNDH s’intéresse à ce qu’il qualifie de « tentative d’assaut contre la clôture métallique » de la frontière entre Nador et le préside occupé de Melilla, affirmant que les photos et vidéos en circulation « n’ont aucun rapport avec la tentative de passage des migrants ».
« Mandatée par sa présidente, une délégation du CNDH effectue une mission de reconnaissance dans la ville de Nador et ses environs, à la suite des événements tragiques et violents résultant des tentatives de passage de centaines de migrants », a indiqué le CNDH dans un communiqué.
A travers sa Commission régionale de l’Oriental et ses membres à Nador, le CNDH a affirmé avoir suivi les informations recoupées concernant le grand nombre d’individus ayant pris d’assaut la clôture.
Le Conseil présidé par Amina Bouayach affirme avoir visionné un ensemble de vidéos et photos en circulation « qui n’ont aucun lien avec la tentative de passage des migrants et contiennent des informations et des données erronées » concernant l’opération et ses conséquences.
Cette annonce intervient alors que l’AMDH, la principale organisation marocaine de défense des droits humains, a réclamé une enquête samedi, au lendemain de la tentative d’entrée de près de 2.000 migrants subsahariens dans le préside marocain occupé par l’Espagne de Melilla.
« Nous appelons à l’ouverture d’une enquête rapide et transparente », a déclaré à l’AFP Mohamed Amine Abidar, le président de la section de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Nador, dans le nord du Maroc.
Selon un dernier bilan des autorités marocaines, 23 migrants en situation irrégulière ont trouvé la mort vendredi lors de la tentative d’entrée de près de 2.000 migrants dans Melilla, un énième drame migratoire aux portes de l’Union européenne (UE).
Selon l’AMDH, le nombre de migrants ayant péri s’élève à 27 personnes.
Cette tentative d’entrée massive de migrants dans le préside occupé de Melilla a conduit à des affrontements « sans précédent » entre clandestins et policiers marocains qui font craindre un engrenage de la violence.
« C’était la guerre. Nous avions des pierres pour nous battre avec les militaires marocains qui nous ont frappé à coup de bâtons », témoigne un Soudanais de 20 ans samedi dans un centre de rétention à Melilla.
Un autre migrant, détenu dans le même centre, raconte qu’il a grimpé sur la clôture grillagée qui sépare la ville marocaine de Nador de l’enclave espagnole avant qu’un agent sécuritaire ne lui frappe les mains: « Je suis tombé inconscient côté espagnol où j’ai été roué de coups par les forces de l’ordre ».
Ces deux jeunes faisaient partie de près de 2.000 migrants originaires d’Afrique subsaharienne qui ont tenté de pénétrer par la force vendredi matin dans le préside occupé par l’Espagne de Melilla, située en territoire marocain.