Des dizaines de soutiens des journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni ont été empêchés par la police d’observer un sit-in de solidarité à Casablanca, a-t-on constaté sur place.
Des dizaines de soutiens des journalistes en détention préventive depuis près d’un an, Omar Radi et Soulaimane Raissouni, ainsi que les membres de leurs familles ont été empêchées coûte que coûte par les forces de l’ordre d’observer un sit-in de solidarité avec les deux détenus politiques.
Ce dimanche 02 mai 2021, l’accès à la place des Nations Unies, dite place Maréchal, à Casablanca a été interdit. La station du tramway de la place des Nations Unies a également été fermée.
Un dispositif sécuritaire hors norme a été dressé sur les différents accès à la place, une dizaine de véhicules des forces auxiliaires et des dizaines de policiers étaient placés aux abords de la place pour empêcher toute personne d’y accéder.
Objectif : bloquer l’accès aux militants et aux citoyens venus manifester leur soutien aux journalistes en détention provisoire depuis le 22 mai pour Soulaimane Raissouni, en grève de la faim depuis 25 jours, et depuis le 29 juillet pour Omar Radi qui vient de suspendre sa grève de la faim après 21 jours suite à la dégradation de son état de santé.
Les soutiens de Radi et Raissouni ont bravé l’interdiction
Les familles ainsi que les soutiens du militant et journaliste Omar Radi et de l’éditorialiste d’Akhbar Al Yaoum, Soulaimane Raissouni, ont bravé l’interdiction en observant un sit-in symbolique avant de se réfugier de la répression des forces de l’ordre dans les locaux du Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS), sis à proximité dans la rue Mokhtar El Guernaoui.
Au siège du PADS, l’épouse de Soulaimane Raissouni, a considéré que « l’interdiction est une décision politique qui vise à nous empêcher de faire éclater la vérité sur l’état de santé grave de Soulaimane et Omar ».
« C’est un nouvel abus de pouvoir des autorités face auquel je sollicite toutes les forces vives de ce pays à militer pour faire bénéficier les deux détenus politiques de leur droit à la liberté provisoire. Je tiens pour responsable l’Etat, et ses institutions, de ce qui va se passer avec Soulaimane et Omar qui ont dépassé les 20 jours de grève de la faim », a-t-elle déclaré.
Pour sa part, la mère de Omar Radi a affirmé que ce dernier « se trouve dans un état grave. Sa maladie de Crohn (une maladie inflammatoire chronique du système digestif qui touche le gros intestin NDLR) s’est empiré. »
« A cause des complications de sa maladie et de la grève de la faim qu’il a observé, il a commencé à avoir des saignements. Dans cet état, il est préférable qu’il soit mis sous surveillance médicale », a soutenu Fatiha Charibi.
« Nous assistons à une véritable apostasie au niveau des droits de l’Homme » s’est-elle désolé.