Accueil du chef du Polisario: Madrid a donné « les explications opportunes » à Rabat

Gonzalez Laya: Madrid a donné des explications à Rabat à propos de l'accueil du chef du Polisario

L’accueil en Espagne du chef du Polisario n’a pas « changé » les relations entre les deux pays, a estimé mardi la ministre espagnole des Affaires étrangères, expliquant avoir apporté « les explications opportunes » à Rabat.

 

Nous avons donné les explications opportunes au Maroc sur les circonstances qui nous ont conduit à accueillir pour des raisons strictement humanitaires M. Ghali en Espagne », a déclaré Arancha Gonzalez Laya lors d’une conférence de presse.

« Quand ces raisons humanitaires prendront fin, M. Ghali quittera évidemment l’Espagne », a-t-elle ajouté.

L' »ambassadeur » de la RASD autoproclamée à Alger, Abdelkader Taleb Omar, a fait savoir mardi que le président du Front Polisario était en convalescence en Espagne après s’être rétabli du Covid-19, selon une dépêche de l’agence officielle algérienne APS.

C’est la première fois que les dirigeants indépendantistes sahraouis reconnaissent publiquement que M. Ghali se trouve en Espagne.

Deux jours après l’annonce d’un transfert du leader des séparatistes sahraouis en Espagne pour y être soigné, du Covid selon son entourage, le Maroc avait convoqué le 24 avril l’ambassadeur espagnol à Rabat pour exprimer son « exaspération ».

Le chef du Polisario comparaîtra devant la justice

« La relation de l’Espagne avec le Maroc, qui est une relation stratégique, n’a pas changé », a poursuivi Arancha Gonzalez Laya, interrogée sur ce sujet embarrassant pour Madrid qui tient à maintenir de bonnes relations avec le Maroc, partenaire essentiel dans la lutte contre l’immigration illégale.

La ministre a ainsi évoqué « l’amitié, la coopération et le partenariat étroit » entre les deux pays.

Brahim Ghali, qui fait l’objet d’une plainte en Espagne pour « tortures » déposée par un dissident naturalisé espagnol du Front Polisario, a été convoqué mercredi devant la justice à Madrid.

On ignore toutefois si son état de santé lui permettra de se rendre au tribunal.

« Si la justice entend faire comparaître M. Ghali, M. Ghali comparaîtra devant la justice. Ce n’est pas au gouvernement espagnol de s’interposer dans le fonctionnement indépendant de la justice », a dit Mme Laya.

Par ailleurs, il est à noter que les hostilités ont repris du côté de l’Algérie et des séparatistes après presque 30 ans de cessez-le-feu. Plus exactement,  depuis la mi-novembre dernier après le déploiement de troupes marocaines à l’extrême sud du Sahara pour déloger des séparatistes qui bloquaient la seule route vers l’Afrique de l’Ouest.